Oh grand puissant au fessu gigantesque.
   Toi qui, quand tu poses ton derriĂšre grandiloquent le monde regarde ton Ćuvre. Toi qui parles, juges, opinionnes quand personne ne t’interpelle. Toi le dadet au hochet puissant :
   Tu m’emmerde en m’en mettant de partout. J’ai ton odeur qui imbibe mes vĂȘtements, ma peau, mes os. Je te sens parce que tu poses par principe des Ă©trons par devoir, par principe, par valeur, par construction, par Ă©ducation, par idĂ©ologie, par dĂ©bat, par soucis de la contradiction, parce que tu ne peux que avoir raison, parce que la vĂ©ritĂ© est la tiennes. Tu les rĂ©pands par soucis de cohĂ©rence. Par rationalitĂ©. Par « libertĂ© d’expression merde Ă la fin ».
Malgré toi.
   Parce qu’on t’a dit que ton caca il est grand et universel. Parce que quand tu pousses, on te dit bravo. Parce que tu es rationnel, tu as une veine toute bleue sur ton front quand ça bloque. Parce qu’on ne t’a jamais dit qu’il est dĂ©rangeant ton trĂŽne. Parce que tu t’en fous. Parce que de toute façon « t’es dans ton bon droit ».
Parce que tu as le luxe du temps. Parce qu’on ne questionne pas ton existence quand tu respires. Parce que quand tu dis « j’ai mal » l’humanitĂ© s’arrĂȘte rien que pour toi. Parce qu’on te dit « d’accord » et « bien Monsieur » quand tu dis non. Parce qu’on te croit sans te mettre Ă poil.
Pourtant…
   Si tu observes les dĂ©tails de ton trĂŽne. Il est fait d’ossements de celleux qui te l’ont construit sous la torture.
    Sous tes fesses des mains fatiguĂ©es te soutiennent. Elles sont celles des esclaves enchaĂźnĂ©es sans choix. Il y a des visages, la bouche ouverte, agonisants, atones car habituĂ©s Ă ce qu’on s’assoie sur elleux. Ils y a des enfants, des vieillard.es, des Ă©puisĂ©e.s, des oppressĂ©.es qui ne disent plus rien parce que c’est ce qui se passe quand l’habitude dĂ©passe le dĂ©goĂ»t.
Regarde :
Les rides entaillées dans le creux de tout ces visages par ta parole.
   Observe :
   Ton importance absurde lorsque parfois tu éternues.
   Entend :
   Les murmures sous tes pieds des torturés souriants.
   Ăcoute :
   Le craquement de nos os quand tu t’Ă©tales sur nos corps recroquevillĂ©s.
   N’oublie pas :
   Nos visages racontent des fables merveilleuses. Nos vecus sont des berceuses chantés aux fond des couettes.
Et nos histoires s’impriment dans le cĆur des voyageur.ses.
   Les cliquetis des chaßnes raisonnent dans le temps.
   Tandis que les odeurs de merdes disparaissent sous terre.
   Un jour nous nous lĂšverons et ce trĂŽne fait de nos mains attrapera ton cou. Elle ne feront pas comme toi, elles ne tueront pas. Elles transformeront les dĂ©chets en Ćuvre d’art.
   Nos murmures seront des hurlements craints des grands dadets comme toi.
Alors une derniĂšre fois.
Tu verras,
Ăa sentira la rose blanche.
Tais toi.
Assieds toi avec nous et écoute,
D’autres ont Ă vivre.