Choix


Dans la position du bourreau, j’ai dans ma main gauche la hache du jugement pour trancher mes actes. Je cherche la moralité là où dans la réalité il n’y à que des organes qui se percutent. Je cherche dans le trou minuscule de la raison les arguments imagés pour agir dans la justesse. Je veux fuir l’injustice violente et neutre de ce monde.

Impossible.

C’est courir contre une horloge, c’est se battre contre le vent sur Jupiter en slip.

J’ai à trancher dans le vif la chair par mes gestes pour prendre la direction qui correspond à ce que je crois juste oui… Mais qu’est-ce que je crois juste. Quelle est cette étrange frontière qui délimite ma raison et celle des raisons. Où est cette limite fine qui détermine ce qui m’a été donné et ce qui me distancie. Quel est ma morale, celle qui est construite. Parmi les milliards de valeurs lesquelles sont celles qui sont mes guide ? Lesquelles puis-je croire ? Lesquelles je dois quitter ? Pourquoi ? Pour qui ?

Je fouille, je me retourne dans ma couette. Je retourne les raisons et contre raisons de ce qui est. Je cherche au travers de débats infinis sur des plateaux télés inexistants la sortie d’un avis. Je pèse des pour et des contres sur des balances qui sont  toujours à ajuster et sont toujours déréglés. Je spéléologise le fond de mes idées pour comprendre ce qu’il y à faire. Même l’inaction est l’antithèse de l’action. On n’en sort jamais. Je suis bloquée. Je suis fixée au sol. Je dois agir.

Que des voix avec issues. Aucune ne me convient. Les choses montent, le temps s’accélère. La respiration pousse, pousse, pousse. Plus de mots, plus d’idées. Agir agir devoir agir faire faire il faut faire et faire et encore faire.

Je m’accroupis. Je ne veux pas être là. Je ne peux que être là. Je met ma tête dans mes bras et je les sers forts. Je veux pas être là, je ne peux que être là. Toute ces issues ont dorénavant des yeux et me regardent. L’horloge du temps vient faire raisonner un tic tac long et profond où chaque tic vient claquer mes os. Un bruit blanc comme une vieille télévision restée allumée vient augmenter croissante dans mes oreilles. Je me les bouches du plat de mes mains. J’appuie fort. J’ai mal. Je pleure. Je voudrais crier mais crier c’est agir. Je veux partir, je dois choisir, je ne peux choisir, je ne peux rester, je dois choisir, je ne peux choisir. Partir rester, je veux disparaître.

Je ne veux pas choisir. Je ne peux que choisir. Je dois choisir. Tic-tac. Tic…

Puis le noir.

Silence.

Le temps est silencieux.

Je suis silencieuse.

Je me lève, j’irais par là.

Je verrais bien.

J’appelerais cela expérience. Je ne me sens pas aveugle car cet endroit je crois le connaître. Il me semble le moins le pire. Il doit être le mieux. Je reconnais un peu les couleurs qui le composent. Elles correspondent un peu à ce qui me semble vrai. Peut-être que c’est ça agir. C’est se colorer comme on aime. Je n’en ai aucune idée.

Je sais qu’a la prochaine intersection je devrais à nouveau entendre l’horloge claquer à mes oreilles et j’entendrais les points d’interrogations me demander une nouvelle fois que sont tout ces chemins. J’aurais encore les questions et je ne répondrais à aucune.

Peut-être que c’est ça vivre.

Ne jamais répondre à ce que l’on se demande mais se le demander pour voir un peu plus loin.

Je ne sais pas.

J’ai à faire

J’ai à agir.

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